Le biais de confirmation
« J’ai raison, regarde, ce n’est pas moi qui le dis, c’est le Gorafi ». Le biais de confirmation fait partie des erreurs banales de jugement auxquelles notre cerveau doit faire face. Nous verrons dans cet article quelques points importants qui nous permettrons de mieux l’affronter !
C’est quoi ?
Le biais de confirmation a comme nature de donner davantage d’importance aux informations allant dans notre sens en dépit de celles qui s’opposent à nos croyances. En d’autres termes, notre cerveau est ainsi fait que nous sommes instinctivement attirées par ce qui nous donne raison. Notre jugement est d’autant plus favorable aux cochonneries réconfortantes qu’il en baisse son seuil de vigilance. Mais pourquoi ? Comme dit dans l’article précédent sur la dissonance cognitive : le cerveau préférera à la vérité l’harmonie cognitive. Il en va de son salut que cet équilibre soit conservé. Eh oui, il n’est pas question d’avoir raison, mais de ne pas avoir tort. On est allergique à l’erreur comme on l’est au pollen. Néanmoins, il serait malhonnête de se contenter d’une telle description. Le biais de confirmation jouit d’une certaine légitimité quand il s’agit d’expérimentation. Supposons que vous avez perdu vos clefs et vous croyez qu’elles se trouvent dans la poche de votre jean. Il serait logique d’aller directement les chercher là-bas plutôt qu’ailleurs. En effet, l’envie de confirmer ce que l’on croit est une bonne chose. C’est même encourageant pour la pensée critique, car cela suggère une forme de doute. Toutefois, le problème survient lorsque cette envie est combinée à une mauvaise méthodologie. Plus on a de preuves, plus on campe ses positions et cela peut nous conduire à l’excès de croyance quand les preuves choisies s’avèrent être tirées de mauvaises sources.
Petite méthode
Comme chaque prise de conscience présuppose davantage de vigilance, mais n’assure aucunement de sa rigueur, il me semble pertinent de pointer du doigt quelques habitudes qu’il serait bon de remettre en cause. Premièrement, la manière dont on recherche l’information. Quand un problème se pose, le web est là. En demandant à Google qui est un moteur de recherche par mot clef : « Preuve de l’existence des extraterrestres » on s’assure la meilleure des certitudes possibles, car les sites qui s’afficheront en priorité seront ceux comportant le plus d’éléments en rapport avec les mots choisis, et donc ceux qui irons le plus dans notre sens. Pour y remédier, il est nécessaire de faire une recherche inversée, par exemple : « Preuve de l’inexistence des extraterrestres ». Deuxièmement, l’interprétation et la mémorisation. Même si nous avons réussi notre recherche inversée, il faudra se méfier de notre tendance à minimiser l’importance des données qui nous contredisent. En effet, pallier le biais de confirmation demande une certaine charité intellectuelle et une forte capacitée d’abstraction. Il n’est pas rare que les données soient mal traitées par le cerveau et que des simulacres erronés de celles-ci se logent dans notre mémoire. Alors, méfions-nous : quand l’esprit critique n’est pas là, les croyances dansent.